L’ostéopathie c’est quoi ? Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’ostéopathie.

 

Parce que c’est quoi au juste l’ostéopathie ? Sur quels principes çà repose ? Comment çà marche ?

L’ostéopathie est une pratique exclusivement manuelle et externe. Elle traite les restrictions de mobilité articulaire, viscérale, crânienne et nerveuse.
L’ostéopathie envisage l’individu dans sa globalité en s’appuyant sur une connaissance approfondie de l’anatomie et de la physiologie.
L’ostéopathe est donc un thérapeute qui s’appuie sur une bonne connaissance du corps humain et de son fonctionnement, pour rechercher et soigner avec ses mains les pertes de mobilités qui peuvent toucher n’importe quelle structure du corps : os, muscle, nerf, organe etc…

Son but est de retrouver l’équilibre structurel et fonctionnel en facilitant l’homéostasie (capacité à maintenir un équilibre interne stable).

 

Les principes de l’ostéopathie

 

Le corps est un tout indivisible.

Tous les éléments (os, muscle, nerf, viscère) sont en continuité et aucune de ces parties ne peut fonctionner seule. Toutes les structures communiquent et interagissent entre elles. L’ostéopathe est donc amené à examiner tout le corps, même si vous consultez pour le petit orteil !

La structure gouverne la fonction

Pour imager ce principe obscur, prenons l’exemple de la machine à laver : « machine » = structure, « laver » = fonction.
De la même manière le poumon oxygène le sang, le muscle se contracte, le système nerveux conduit l’influx nerveux, l’estomac digère.
Si la structure est altérée, elle remplit moins bien la fonction : c’est la panne !
S’obstiner à traiter la panne de la fonction (c’est à dire le symptôme) sans réparer la structure (la cause) ne sera jamais très efficace ni durable.
Prenons l’exemple du canal carpien : traiter la douleur ne résout pas le problème, il faut traiter la compression du nerf.

L’autoguérison

L’ostéopathie stimule les capacités d’autoguérison du corps. Elle aide le patient à trouver en lui les solutions à son problème.

La loi de l’artère

Les tissus du corps doivent être approvisionnés en sang de façon optimale pour le meilleur fonctionnement possible. Le sang amène l’oxygène et les nutriments et emporte les déchets. L’ostéopathe va donc s’assurer que le système circulatoire fonctionne normalement.

 

Les techniques

Il existe plusieurs catégories de techniques pour traiter les dysfonctions du corps.
Les dysfonctions peuvent s’installer suite à un traumatisme physique (entorse, lumbago…), chimique (infection, médicaments…), émotionnel (deuil, peur…). Le tissu s’adapte en se densifiant, créant une sensation de poids, une contracture, une douleur. Cela entraine une restriction de mobilité, avec une moins bonne vascularisation.

 

Techniques structurelles

Comme leur nom l’indique, elles vont agir sur la structure pour améliorer la fonction, en faisant appel à une force extérieure (l’ostéopathe).

Techniques fonctionnelles

Elles font appel à la fonction (par exemple la contraction) pour modifier la structure (le muscle) en utilisant les forces internes du corps. Elles ne font appel à aucune force externe.

Prenons l’exemple d’une fermeture éclair qui se bloque à mi hauteur :
première solution vous forcer pour faire lâcher le blocage : c’est le structurel
Deuxième solution vous redescendez pour remonter et négocier en douceur la zone de blocage : c’est le fonctionnel.

Dans chaque catégorie il existe des quantités de techniques et chaque ostéopathe aura sa propre sensibilité. À vous de trouver le praticien qui répond à la vôtre !

 

Domaines d’application

 

Musculo-squelettique

Et pour commencer on va tordre le cou à une première légende urbaine : non une vertèbre (et n’importe quel os en général) ne se déplace pas, c’est un abus de langage. Ou si elle le fait c’est une luxation et là vous avez un très gros problème qui relève des urgences médicales et non plus de votre humble ostéopathe.
Quand çà fait mal, quand çà coince, il s’agit en fait d’une perte de mobilité (partielle ou totale) entre 2 interfaces mécaniques, qui peut avoir plusieurs origines : musculaire, capsulo-ligamentaire…
Plusieurs types de techniques peuvent être utilisés pour résoudre ces problèmes de mobilité.

  • Le thrust : le fameux « crack ». C’est une techniques structurelle qui ne dépasse jamais les amplitudes physiologiques et ne doit pas être douloureuse. Le « crack » est produit par un déplacement de gaz dans l’articulation. Il améliore la vascularisation, la micro-vascularisation, le drainage, la mobilité articulaire, la souplesse et l’élasticité des tissus. Et pour tordre le cou à une deuxième idée reçue : une manipulation peut être efficace même sans « crack », et inversement le « crack » n’est pas forcément gage de réussite. Une étude récente montre même qu’une manipulation à distance est aussi efficace en terme de résultat qu’une manipulation sur le site en restriction de mobilité (Nim & Al. 2021 The importance of selecting the correct site to apply spinal manipulation when treating spinal pain : myth or reality? A systematic review. Nature)
  • Le contracter relâcher : il est utilisé pour lever les tensions musculaires. On utilise la contraction contre résistance d’un muscle pour relâcher son antagoniste (celui qui fait le mouvement inverse).

Viscéral

Il y à 5 grands systèmes viscéraux : respiratoire, vasculaire, digestif, urinaire et génital.
Tous ces systèmes sont suspendus et maintenus par un ensemble complexes de ligaments et fascias.
Là aussi des pertes de mobilité peuvent survenir, suite à des chirurgies, infection, prise de poids, problème du système musculo-squelettique, neurologique, choc émotionnel… Les fonctions peuvent alors être altérées (respiration, digestion, élimination, reproduction…).
Là encore on peut utiliser des techniques structurelles ou fonctionnelles.

La sphère crânienne

Il existe entre les os du crâne des articulations non soudées qui ont des mouvements infimes, particulièrement chez le nourrisson et l’enfant. Les pertes de mobilité peuvent avoir des conséquences sur le caractère, la concentration, les sens (vue, ouïe, odorat), des maux de tête.
Encore une fois on utilise des techniques structurelles ou fonctionnelles.

Somato-émotionnel

On vous a déjà certainement dit « c’est psycho-somatique » : nous y voilà. Parfois les émotions sont trop fortes et un mécanisme de défense se met en place : le cerveau va stocker l’information dans les tissus pour y revenir plus tard quand l’individu sera apte à la gérer. C’est la mémoire tissulaire. Si cette émotion n’est jamais traitée, elle va créer une zone de rétraction tissulaire et entraîner des dysfonctions (perte de mobilité).
Par exemples, trop de non dits peuvent être la cause d’angines à répétition. C’est la somatisation.
Ce travail peut accompagner une prise en charge par des professionnels de la psychologie.

 

À qui s’adresse l’ostéopathie ?

On ne peut pas tout traiter en ostéopathie, mais on peut traiter presque tout le monde ! Il n’y à pas de limite d’âge, de poids, de taille…

 

L’adulte

Pour les problèmes musculo-squelettiques (mal de dos, entorse…), viscéraux (constipation, fertilité…), neurogéniques (canal carpien, sciatique) ; du sportif au sénior.

La femme enceinte

Mal de dos, nausées, malaises, problèmes circulatoires, préparation du bassin à l’accouchement…

Le nourrisson et l’enfant

Après la naissance pour lever les tensions engendrées par l’accouchement (torticoli, plagiocéphalie, déformations du pied, hyperextension…), pour les problèmes de sommeil, les troubles du comportement, la digestion (RGO, coliques, constipation), les troubles ORL (otite, sinusite)…

Les animaux

Certains ostéopathes formés peuvent travailler avec nos animaux de compagnie : chien, chat, cheval…

 

Ludivine Courcelle, ostéopathe à Noeux-les-Mines.

Ostéopathie
Ostéopathie

 

Bibliographie :


Andrew Tailor STILL « Philosophie de l’ostéopathie ».
Adah STRAND SUTHERLAND « With thinking fingers. The story of William Garner Sutherland ».
Célia LE DRESSAY « L’ostéopathie pour tous ».