Bruce Lipton est l’auteur de « Biologie des croyances ». Il y parle de la relation entre le corps et l’esprit, et comment ce processus fonctionne du point de vue des sciences, que ce soit la biologie ou les neurosciences.
Biologiste cellulaire mondialement primé, Bruce Lipton est pionnier en épigénétique, ancien professeur et chercheur à l’université de Stanford.
Article tiré de son interview dans le Podcast « Métamorphose » d’Anne Ghesquière.
Biologie, génétique et épigénétique
Beaucoup de gens pensent encore que leurs gènes contrôlent leur vie : c’est la génétique. Elle amène à croire que nous sommes victimes de notre hérédité, et il y à une notion de fatalisme dans cette conception, dans le sens où nous n’aurions aucun pouvoir sur l’expression de nos gènes.
Mais la biologie a changé de perspective : les gênes eux même sont contrôlés par l’environnement, et plus précisément par notre perception de l’environnement. C’est l’épigénétique.
C’est la conscience de l’individu, sa perception et sa réponse à la vie et au monde qui influencent l’expression des gènes. Nous ne sommes plus victimes et nous pouvons maitriser notre vie. Vous commencez à percevoir la relation entre le corps et l’esprit ? Ce n’est que le début…
Dès lors, nous pouvons tout à fait avoir des gènes à risque de maladie (BRCA1 et BRCA2 impliqués dans les cancers du sein et de l’ovaire, HLAB27 impliqué dans les maladies rhumatismales inflammatoires etc…) et ne pas les exprimer.
Nous pouvons également avoir des gènes complètement sains, mais une perception négative de la vie. Ce qui conduira certainement à la maladie.
Influence des émotions et des croyances sur le corps et l’esprit
En laboratoire, des expériences ont démontré que les cellules souches (qui ont toutes le même bagage génétique) se différencient en fonction de leur milieu de culture, c’est à dire leur environnement. La chimie de l’environnement contrôle l’expression des gênes.
Et qui est le chimiste qui contrôle le milieu de culture du corps (c’est à dire le sang) ?
C’est le cerveau : il envoie dans le sang les hormones et neurotransmetteurs qui vont modifier la composition chimique de celui-ci.
Le cerveau traduit se qui se passe dans votre esprit en chimie.
Par exemple le plaisir entraîne la sécrétion de dopamine ; l’amour produit l’ocytocyne, la vasopressine, et l’hormone de croissance.
Mais qu’en est-il de la peur ? Elle aussi entraîne la production d’hormones spécifiques liées au stress (cortisol, cytokines) qui éteignent la croissance, le système digestif, le système immunitaire.
A chaque fois ce sont des milieux de culture différents.
Physiologie du stress et relation corps esprit
Le stress est issu de l’âge préhistorique, c’est un processus physiologique de survie face à un danger. Par exemple le stress s’enclenche lorsque nous tombons nez à nez avec un ours.
Heureusement aujourd’hui ce n’est plus si fréquent ! mais dans nos mondes modernes, nous rencontrons d’autres types d’ours. Ceux-là sont dans notre tête : soucis au travail, peur de la perte d’emploi, difficulté en couple ou avec les enfants etc… Notre cerveau interprète ces difficultés comme des dangers, et il enclenche donc la procédure « Stress alert ».
En cas de stress, si vous rencontrez l’ours, vous avez besoin d’énergie pour survivre, pour vous battre ou vous sauver. Les hormones du stress éteignent alors les fonctions du corps qui ne sont pas nécessaires, afin de garder l’énergie disponible pour la survie. Elles redistribuent l’énergie disponible en éteignant la digestion, le système immunitaire, au profit des systèmes musculo-squelettique et cardio-vasculaire. Le système immunitaire est un système gourmand en énergie pour le combat interne. Cela explique la fatigue quand vous tombez malade.
Quand vous êtes malade et que vous croisez un ours la priorité est de survivre à l’ours. Le système immunitaire est alors désactivé et vous devenez plus fragile aux agressions internes. C’est le problème que pose le stress chronique engendré par nos vies modernes : désactiver notre système immunitaire pour un bref instant n’est pas problématique, mais sur le long terme çà le devient forcément.
Aujourd’hui 1% des maladies sont d’expression génétique, 99% sont dues au stress. La menace dans notre esprit se traduit dans notre corps. Cela affaiblit notre système immunitaire et notre vitalité. La vitalité qui peut déjà être préalablement fragilisée par une maladie chronique, ou simplement par l’âge.
Et plus le niveau de stress est élevé, plus le système immunitaire est atteint, plus vous devenez fragile face à la maladie.
Conscient, inconscient, relation corps esprit
Il y à une multitude de sources de stress : argent, amour, profession, qui altèrent chacun de façon différente la vitalité.
Nous interprétons ce qui se passe dans le monde, ce que nous percevons, et cela modifie la chimie de notre corps. C’est plus clair cette relation corps esprit ?
Vous comprenez maintenant comment une vision négative de la vie peut avoir des répercussions sur la santé.
La science la plus validée et la plus testée, la physique quantique, le dit elle même : son premier principe est que la conscience crée nos expériences de vie. C’est en cela que chaque personne est différente. Chaque personne fera une expérience différente du même environnement, c’est une question de perception.
Et c’est la base des effets placebo et nocebo
L’effet placebo c’est quand la personne se soigne en changeant sa conscience, sa perception de la situation. La confiance dans le médecin et son traitement, la croyance dans la guérison ont déjà des effets placebo. Une pensée positive a engendré une physiologie positive.
Dans l’effet nocebo, les pensées négatives sont aussi puissantes que les pensées positives. Par contre, elles ne conduisent pas vers la santé. Elles peuvent même causer n’importe quelle maladie. Par exemple vous avez mal au dos pour la première fois. Cela vous effraie et vous vous persuadez que c’est héréditaire, que vous ne pourrez plus faire certains mouvements, ni du sport. Vous avez peur de finir handicapé comme mémé qui avait plein d’arthrose. Alors il y à de fortes chances que votre problème persiste et qu’il devienne chronique. Ce sont les fameux drapeaux jaunes, voir mon article sur la lombalgie.
On peut mourir de pensées négatives de la même façon que l’on peut se soigner avec les pensées positives.
Nous voilà donc au coeur de cette relation corps esprit.
Programmation
Notre cerveau est programmé principalement entre 0 et 7 ans. Comme un ordinateur il a besoin de programmes pour fonctionner. Il télécharge alors des programmes les 7 premières années en observant les comportements de son entourage, son environnement, les parents, la famille. Ces programmes sont les comportements en réponse à des stimuli. Ils sont stockés dans l’inconscient. Plus tard (après 7 ans) lorsque nous sommes en mode inconscient, nous fonctionnons en mode automatique sur ces programmes.
L’esprit conscient est créatif (souhaits, désirs). Il est occupé par les pensées 95% de la journée, et à ce moment là nous sommes sur pilote automatique. Comme quand nous conduisons une voiture en étant plongé dans nos pensées par exemple.
Les programmes sont donc issus des autres, ils sont acquis. Être contrôlé par les programmes c’est perdre le contrôle, d’autant que ces programmes ne sont pas toujours bons pour nous. On se fait alors du mal, on se sabote.
Nous pouvons créer les programmes que nous voulons de façon consciente. Mais quand nous nous plongeons dans nos pensées, alors nous passons sur les programmes de l’inconscient que nous ne maîtrisons pas.
Les croyances limitantes
Il faut changer ces programmes qui ne sont pas bons pour nous (que l’on peut appeler croyances limitantes).
Le problème qui se pose alors est que nous ne connaissons pas nos propres programmes. Ils se sont en effet installés alors que nous n’étions pas conscients (et très jeunes). De plus, ils se déroulent quand nous ne sommes pas attentifs. Notre conscience n’observe jamais nos propres comportements.
Notre vie est une expression de nos programmes de comportement : il nous faut l’observer. Que s’y passe t’il ? Pour quoi et pourquoi se bat-on ? Bien souvent nous nous battons car nous sabotons nos souhaits et désirs conscients avec nos programmes inconscients. Ceux-ci ne fonctionnent pas pour les objectifs que nous nous sommes fixés. Il faut travailler avec les bons programmes pour se créer une belle vie.
Reprogrammer
Comment implanter les bons programmes pour avancer dans la vie sans lutter, simplement en étant créatif et nous-même ?
Nous devons amener à notre conscience les programmes, les comportements négatifs avec lesquels nous fonctionnons pour pouvoir agir dessus. Par exemple des échecs répétés dans le travail, des problèmes de santé, ou dans les relations amoureuses.
Le mieux est de trouver un binôme, une âme soeur qui connait nos valeurs, qui va pouvoir nous observer et déterminer quand nous n’agissons pas en fonction de qui nous sommes vraiment. Quelqu’un qui peut déterminer quand nous fonctionnons sur un mauvais programme. Quand nous avons identifié ce mauvais programme, alors nous pouvons commencer à travailler au changement, à la reprogrammation.
Les 3 méthodes pour programmer notre cerveau
Il y à 3 façons pour différencier le conscient (imagination, souhait, désirs, créativité) de l’inconscient (habitudes). L’esprit conscient est créatif, il peut apprendre de multiples façons différentes. Simplement amener le problème à la conscience ne le résous pas.
- avant 7 ans le cerveau est en mode thêta. C’est un mode inférieur de conscience qui permet d’enregistrer directement dans l’inconscient. C’est aussi l’état dans lequel nous sommes en hypnose, ou au début de l’endormissement (auto-hypnose), ou de méditation profonde. À ces moments là nous pouvons enregistrer directement dans l’inconscient.
- pour intégrer un programme il faut en faire une habitude en pratiquant, pratiquant, pratiquant. C’est la répétition qui fait l’habitude.
- la psychologie énergétique suppose quant à elle d’activer le cerveau pour être dans un état « super apprenant ». C’est un processus particulier qui permet d’intégrer un programme en quelques minutes.
Evidemment on peut combiner les méthodes pour plus d’efficacité.
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