Comment l’ostéopathie soigne votre cervicalgie

C’est quoi une cervicalgie ?

La cervicalgie ‘est une douleur de la région cervicale, c’est à dire la zone entre les épaules et la tête.

Nous avons 7 vertèbres cervicales, entre chacune des disques intervétébraux, et pour maintenir tout ce système des ligaments et des muscles.

Dans cette zone passent également la clavicule, la première côte, des éléments vasculo-nerveux (artères, veines, plexus brachial) et en avant le début du tractus digestif (trachée, oesophage).

Comment les smartphones vont engendrer une génération de cervicalgiques
Comment les smartphones vont engendrer une génération de cervicalgiques

Le rachis cervical :

  • soutient la tête qui pèse entre 3 et 5 kg. Le bras de levier engendré par la flexion du coup peut vite transformer le poids relatif en une véritable enclume !
  • adapte la position de la tête pour orienter le regard et de manière plus générale orienter les organes des sens.

Les différents types de cervicalgies

La cervicalgie est généralement causée par des raideurs articulaires et musculaires qui limitent les mouvements de la tête. Cette gêne peut s’étendre aux épaules, aux bras, et au haut du dos.

Les différents types de cervicalgie

  • le torticolis : c’est comme le lumbago mais au niveau du cou. Et dès que vous voulez bouger la tête çà fait mal. Si vous tournez, çà fait mal. Vous ne savez même plus comment vous mettre pour poser votre tête sur l’oreiller. Comme le lumbago : pas pratique.
  • la cervicalgie commune : vous avez des tensions, vous vous sentez raide, c’est parfois douloureux au point de vous gêner dans vos activités quotidiennes. C’est pénible, et souvent.
  • la cervicalgie chronique : c’est la cervicalgie commune qui vous gâche la vie depuis plus de 6 mois.
  • le whiplash : c’est le coup du lapin, qui survient la plupart du temps lors d’un accident de voiture. Il y à une brusque flexion de la tête suivie d’une brusque extension. Les cervicales se font secouer un bon coup et elles n’aiment pas çà.
  • la névralgie cervico-brachiale (NCB) : c’est comme la sciatique mais au niveau du bras. Ici la cervicalgie s’accompagne de symptômes dans le membre supérieur : fourmillements, engourdissements, douleur. C’est souvent le signe qu’une racine nerveuse est irritée.
  • la cervicalgie symptomatique : les douleurs cervicales sont ici les symptômes d’une maladie sous-jacente : arthrose, maladie infectieuse, inflammatoire ou tumorale.

Les cervicalgies peuvent parfois être accompagnées d’autres symptômes

  • maux de tête
  • vertiges
  • fatigabilité
  • acouphènes
  • troubles visuels
  • anomalies du sommeil, de la concentration, de la mémoire

Les causes de la cervicalgie

Exactement les mêmes à peu de choses près que la lombalgie :

Les facteurs mécaniques

  • une activité inhabituelle et trop longue crée une fatigue mécanique. Exemple : vous avez passé la journée en télétravail, dans le petit espace que vous vous êtes aménagé pour l’occasion, avec un mobilier et un matériel mal adaptés.
  • la sédentarité : le corps est fait pour bouger, le canapé / Netflix à trop forte dose est mauvais pour votre dos et votre cou, mais aussi pour vos système cardio-vasculaires et digestifs. Bref c’est mauvais tout court quoi !

De ce fait il faudra étudier le poste de travail : les usagers du télétravail auront un problème de fatigue mécanique (c’est pour cela qu’il faut prendre quelques minutes toutes les heures pour se dégourdir), avec un plus un problème de sédentarité si ils ne sont pas assez actifs en dehors de leurs heures de travail.

Plus généralement il faudra également étudier le mode de vie (loisirs, sport, activités…).

Le stress

Le stress par de multiples mécanisme est un poison pour la santé mentale et la santé physique.

Si l’influence du contexte psychologique et social sur les problèmes psychiques n’est plus à prouver, son influence sur les problèmes physiques est encore très souvent sous-estimé.

Les cervicales sont une zone où l’on projette énormément le stress (insatisfaction au travail, à la maison etc…). C’est ce que l’on appelle la somatisation. Attention la somatisation ne veut pas dire que la douleur est dans la tête mais que c’est le cerveau qui la produit comme un réflexe de défense. Les mécanismes d’ailleurs sont très bien identifiés par les neurosciences.

Les croyances limitantes

De la même manière les croyances limitantes enferment le patient dans un schéma de passivité résolue face à ses douleurs.

Non ce n’est pas parce que mémé était bourrée d’arthrose et souffrait le martyre que vous subirez le même sort.

Non votre canapé n’est pas votre meilleur ami et le sport votre meilleur ennemi.

Et re- non ce n’est pas cette compression discale diagnostiquée il y à 15 ans qui vous donnera des douleurs à vie (d’ailleurs un bombement discal peut très bien être asymptomatique).

Oui vous pouvez progresser et enrayer des mécanismes même s’ils sont là depuis longtemps, à condition d’être prêt à mettre en place des changements plus on moins importants. Vous ne naissez pas stressé, ce n’est pas héréditaire, vous l’êtes devenu, c’est donc réversible. Vous avez toujours le choix de trouver un autre travail si celui que vous avez ne convient pas. Il n’y à pas de condition d’âge ou de forme pour se mettre à l’activité physique, il suffit de trouver une discipline adaptée qui plait, afin que cela ne soit pas une corvée.

Au départ il faut toujours une motivation, puis il faut de la discipline et de la volonté. Et il faut être prêt à y mettre de l’énergie.

L’alimentation

Si certains la qualifient de 3è médecine, ce n’est certainement pas pour rien. Croyez-vous vraiment que ce que vous faites entrer dans votre corps ne peut pas avoir d’influence sur celui-ci ???

Les articulations, les muscles, les nerfs, les organes… ont tous besoin des nutriments apportés par une alimentation saine, équilibrée et une bonne hydratation. Sinon çà peut pas bien marcher.

Pour bien s’alimenter, manger VRAI (c’est à dire non transformé, adieu l’industrie agro-alimentaire), VÉGÉTAL (les légumes doivent représenter la moitié de l’assiette) et VARIÉ (privilégier le local et de saison). Pour en savoir plus c’est ici.

Et pour l’hydratation c’est toujours 1,5L d’eau par jour minimum, plus s’il fait chaud ou que vous avez fait du sport.

Le sommeil

Il en va de même pour le sommeil. Le corps a besoin de périodes de repos suffisantes en durée et en qualité pour se régénérer. Pendant le sommeil nous améliorons notre métabolisme, augmentons notre masse musculaire, développons notre système immunitaire, stimulons la sécrétion d’hormones.

Le sommeil permet de récupérer sur le plan physique et mental.

Alors les dents dans le verre et au dodo.

Le tabac

Forcément. C’est pratique le tabac, on peut toujours l’accuser de tout parce qu’il est toujours dans les coups foireux.

Les symptômes qu’il ne faut pas prendre à la légère

Ils peuvent être signe de problème sous-jacent plus grave et nécessitent parfois de consulter votre médecin :

  • douleur d’aggravation progressive
  • douleur permanente et insomniante : il se pourrait qu’une inflammation se cache là dessous.
  • atteinte neurologique : comme la névralgie cervico-brachiale. Il faut rechercher pourquoi le système nerveux joue avec vos nerfs.
  • antécédent de cancer : s’assurer qu’il n’y ait pas de récidive.
  • pathologie inflammatoire rhumatismale
  • infection disco-vertébrale
  • pathologie vasculaire (dissection artérielle) : les complications peuvent être très graves.
  • traumatisme : il faut parfois vérifier que rien n’est cassé, votre ostéopathe vous en remerciera.

Le rôle de l’ostéopathe dans la cervicalgie

Alors dans tout çà, l’ostéopathe il sert à quoi ?

L’ostéopathe va tout d’abord déterminer les causes (il n’y en a jamais une seule) par un bilan approfondi. C’est ici que vous allez subir un interrogatoire (ce que l’on appelle l’anamnèse), ce qui permettra à votre praticien d’établir des hypothèses qu’il vérifiera à l’examen clinique.

Après avoir écarté d’éventuels facteurs de gravité qui nécessiteraient une consultation médicale préalable (paragraphe précédent), l’étape suivante c’est le plan de traitement.

Le traitement ostéopathique va surtout concerner les problèmes mécaniques, les restrictions de mobilité (musculaire, articulaire, viscérale, nerveuse… voir l’article L’ostéopathie c’est quoi?). Ce traitement est adapté à chaque patient, respecte la douleur et permet de soulager rapidement, sous quelques jours, ou parfois quelques semaines et d’autres séances pour des lésions plus anciennes et donc plus « ancrées ».

Évidemment l’ostéopathie ne peux pas guérir des maladies irréversibles ou dégénératives comme l’arthrose, mais elle peut apporter un mieux-être en complément d’autres traitements comme la kinésithérapie.

Mais pour ne pas récidiver et espérer une guérison complète il faudra certainement travailler sur certains facteurs de risque : l’activité physique, le stress, le sommeil, les croyances limitantes, l’alimentation… Votre praticien pourra vous conseiller ou vous orienter vers les professionnels adéquats.

Les conseils pour la cervicalgie

Pour prévenir la cervicalgie

  • éviter les position statiques prolongées, bouger toutes les heures.
  • si vous travaillez devant un écran mettre celui-ci bien en face et à hauteur des yeux. Régler la hauteur de chaise de façon à ce que les avant-bras reposent sur le plan de travail.
  • pratiquer une activité physique ou un sport de façon régulière
  • corriger votre posture : la tête étant au sommet du corps, le rachis cervical va toujours s’adapter pour horizontaliser le regard. Si le corps présente des soucis posturaux, le rachis cervical va les compenser, et au bout d’un moment devenir douloureux. La posture doit être « digne », la plante du pied repose entièrement au sol (ressentez vos appuis, ils ne doivent pas être trop sur les orteils ni trop sur les talons), on se positionne bien au dessus de son bassin (ni en avant, ni en arrière), on ne se voûte pas (épaules en arrière) et on regarde bien droit devant soi (soyez fier ! ne regardez pas vos pieds). Votre ostéopathe saura vous expliquer tout çà et vous guider afin de retrouver une bonne posture.
  • la vie moderne nous expose de façon régulière au stress. Si on ne peut pas l’éviter, on peut apprendre à la gérer grâce à la cohérence cardiaque, la méditation ou la sophrologie par exemple.
Gaston est en appui sur ses talons, en arrière de son bassin, le dos voûté, les épaules enroulées en avant, la tête projetée en avant.
Ne soyez pas comme Gaston…

Quand vous avez mal

  • évitez à tout prix le collier cervical, c’est une mauvaise habitude qui déconditionne vos muscles et vous entraîne dans un cercle vicieux.
  • pratiquez la cohérence cardiaque pour vous relaxer, c’est facile à mettre en place et demande peu de temps : c’est une technique respiratoire à pratiquer 5 minutes 3 fois par jour. Finie l’excuse du « j’ai pas le temps ». L’application Respi Relax+ pour vous guider est totalement gratuite. Vous pouvez aussi pratiquer la méditation, la sophrologie ou la relaxation.
  • quand la douleur s’estompe pratiquez de légères mobilisations et étirements infra-douloureux.
  • consultez votre ostéopathe afin de lever les restrictions de mobilité articulaires, musculaires, nerveuses, viscérales. Votre praticien pourra également réaliser un travail sur le crâne et les membranes de tension réciproque pour stimuler le système nerveux parasympathique afin de diminuer votre niveau de stress et d’anxiété, et vous délivrer des conseils plus généraux pour soulager et prévenir la récidive.

Ludivine Courcelle, ostéopathe à Noeux-les-Mines.